mercredi 22 septembre 2010

Petite mise en contexte économique

Au Guatemala, 50,9% de la population vit en dessous du seuil de la pauvreté, et 15,2% vit dans l'extrême pauvreté. Globalement, cela signifie qu'environ 7 millions de personnes vivent en situation de pauvreté. On évalue également que la malnutrition affecte 16% des guatémaltèques.

La pauvreté se concentre dans des zones rurales, où résident 72% des pauvrea, qui sont aussi majoritairement des autochtones puisqu'ils représentent 75% de tous les pauvres du pays (48% en situation de pauvreté et 27% dans l'extrême pauvreté). Les femmes sont aussi particulièrement affectées.

Une famille pauvre vit avec un revenu annuel de 6 574 Quetzales (monnaie nationale) soit 600€ ou 820$ canadiens par année. Cela signifie qu'elle gagne 18Q (quetzales) par jour (1,66€ ou 2,25$ can.). Une famille en situation d'extrême pauvreté a un revenu annuel de 3 206Q (295€ ou 400$) c'est-à-dire qu'elle gagne 9Q par jour (0,83€ ou 1,12$). Pour vous donner une idée, c'est le prix d'un steak ou d'une papaye sur le marché. Or une famille moyenne guatémaltèque vivant en milieu rural possède 6 membres soit 6 bouches à nourrir.

Les prix des aliments ont augmenté beaucoup plus rapidement que le salaire minimum, surtout dans ces deux dernières années, et le prix de la tortilla, l'aliment de base au Guatemala, a grimpé de 66% en 2004, et de 35% depuis 2006. Il y a toujours eu une grande différence entre le prix du panier moyen et le salaire minimum guatémaltèque. Le salaire minimum légal est même moins élevé que ce que coûte un panier basique d'aliments d'une famille moyenne, qui était évalué en juin 2008 à 1 875 Q (soit 175€ ou 235$), selon l'Institut National de Statistiques.

En termes de répartition, 62,1% du revenu national se concentre dans les mains des 20% les plus riches, tandis que les 20% les plus pauvres détiennent 2,4% de la richesse nationale. La concentration de la richesse au Guatemala a augmenté suite aux politiques d'ouverture économique, financière et commerciale, de réduction du rôle de l'État et de l'élimination de ses fonctions de promotion, d'orientation et de redistribution; et elle est également dûe aux privatisations de la fin des années 1990, qui ont transféré des monopoles d'État dans des mains privées, sans aucune régulation ni contrôle de la part de l'État.

L'indice de développement humain - IDH - place le Guatemala à la 118ème position en 2005, selon le rapport de Développement Humain Mondial qui évalue la situation de 177 pays. Le Guatemala occupe ainsi l'avant-dernière position de l'Amérique latine avec un indice de développement humain de 0,673.

La majeure partie de la production provient de petits agriculteurs qui sont dans une logique de production de subsistance. On estime que 2% de la population possède 72% des terres agricoles, tandis que les petits producteurs détenant une parcelle de moins de 7 hectares représentent 87% de la superficie totale et contrôlent seulement 15% de l'agriculture. La productivité des petits producteurs est de plus limitée par le manque d'infrastructures, le bas niveau d'éducation et le faible niveau de dépenses sociales dans les zones rurales. Cette situation est aggravée par la surproduction affectant les marchés locaux et/ou nationaux, ce qui fait que les petits agriculteurs sont contraints de vendre une partie de leur récolte (destinée à leur propre alimentation) pour pouvoir acquérir d'autres produits alimentaires ou d'autres biens et services.

Comme vous pouvez le constater, cette mise en contexte telle qu'elle vient de vous être décrite indique que le programme Uniterra a d'importants défis à relever au Guatemala. C'est pourquoi le programme a choisi comme priorité pour la période s'étalant de 2009 à 2013 de se joindre à différents partenaires locaux afin de développer ensemble des stratégies qui permettront de pallier avant tout aux nécessités des groupes les plus exclus de la population. Le programme Uniterra vise à renforcer directement les compétences et les capacités organisationnelles de ses partenaires locaux, qui sont les mieux placés afin de renforcer les compétences des groupes de femmes et d'hommes de diverses organisations ciblées dans les différentes zones géographiques du pays. CECI se réalise sous la houlette d'un "Comité sectoriel", espace de dialogue visant à construire les stratégies et outils nécessaires pour faire face aux objectifs proposés.

Source : Cadre d'intervention sectorielle du CECI au Guatemala, Mai 2010.

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