Carmelina Carranza Díaz est une petite productrice de café équitable et biologique du Guatemala, dans le Département du Zacapa. Elle vit entourée de ses sept enfants dans une petite communauté, Capucal Chaguiton, située dans le village de Campanario Progreso appartenant à la Municipalité de La Unión Zacapa.
Sur sa petite parcelle de terre, Carmelina cultive un peu de tout: du café mais aussi des fruits, des légumes, surtout du maïs et des haricots, très prisés par les Guatémaltèques. Elle cultive cette parcelle familiale depuis dix-neuf ans et a visé à diversifier sa production agricole dès ses débuts comme agricultrice, d’abord accompagnée de son mari puis seule avec ses sept enfants à charge. La culture des fruits et légumes sert avant tout à subvenir aux besoins alimentaires de la famille. En termes de gains, elle vend une partie de ses fruits et légumes, notamment plusieurs dizaines de pieds d’orangers par an. Mais c’est le café équitable qui lui rapporte la plus grande partie de ses revenus et lui permet de subvenir aux besoins de toute sa famille. Les caféiers occupent d’ailleurs la majeure partie de son terrain.
Carmelina a commencé à cultiver le café dans le cadre de l’organisation CECAPRO, une association de petits producteurs organisés, basée à La Unión Zacapa et regroupant 160 associé-e-s, dont 104 hommes et 56 femmes. Aujourd’hui, elle est membre du Conseil d’administration de CECAPRO et intervient donc dans les décisions importantes de l’association. Au fil des années, grâce à plusieurs formations et aux services fournis par CECAPRO, elle est passée peu à peu de la culture du café conventionnel au café équitable et même biologique. «Je suis heureuse de travailler dans le cadre du commerce équitable, c’est très intéressant pour nous», confie-t-elle, avant d’ajouter: «l’agriculture biologique nous remplit de satisfaction, car nous savons que cela est meilleur pour notre santé, pour notre famille; de plus, elle nous permet d’économiser sur les frais de production et de préserver la qualité de notre terre».
En effet, avec l’agriculture biologique, Carmelina n’a pas besoin d’acheter de coûteux engrais chimiques ni de pulvériser ses plants avec des matières toxiques et néfastes pour la santé. Au contraire, tout est valorisé sur sa parcelle: les feuilles des arbres et des bananiers, tout comme la pulpe de café, servent à produire du compost, qui sera lui-même utilisé sous forme d’engrais organiques pour ses cultures. Son visage rayonne au milieu de toutes ces plantations, satisfaite de vivre dans un environnement sain tout en réussissant à tirer de bons revenus de sa petite parcelle.
Depuis quelques années, le cours mondial du café est à la hausse, offrant aux caféiculteurs des prix relativement élevés pour leur production. 2011 est une année record pour Carmelina, qui est parvenue à produire près de 800 «quintales» de café vert (fruit du café non transformé), soit près de 37 tonnes ou plus de 81 000 livres, cette récolte lui ayant rapporté environ 200 000 Quetzales (monnaie du Guatemala) soit près de 25 000 Dollars canadiens! S’il n’existe pas vraiment de différence entre le prix du café conventionnel et celui du café équitable, étant donné que le cours mondial du café est actuellement élevé, cependant le fait de produire du café biologique lui permet de gagner un peu plus d’argent. «Même si certains associés n’en sont pas encore convaincus, de notre côté nous nous sommes rendus compte que nous obtenions des prix plus élevés avec notre café biologique, nous savons que c’est le mieux qu’on puisse faire».
En bonne mère de famille, Carmelina investit cet argent principalement dans l’éducation de ses enfants, afin qu’ils puissent faire des études. C’est pourquoi elle est fière de témoigner de leurs succès scolaires: «deux de mes enfants ont obtenu leur diplôme et travaillent déjà, deux autres vont l’obtenir au mois de décembre, j’ai une fille en 5e,...».
Et au-delà des gains de sa famille, la prime de commerce équitable accordée par FLO, qui certifie le café de CECAPRO, permet à l’association de payer les coûts de construction de certaines installations de production, ainsi que des bourses d’études ou des crédits à bas taux d’intérêt pour les associée-e-s ou leurs enfants. Carmelina a ainsi bénéficié de la construction d’un petit lombricomposteur sur sa parcelle, qui lui fournit tout l’engrais organique dont elle a besoin pour ses différentes cultures.
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