vendredi 27 mai 2011

Emaús Fundación Social (Pays Basque-Espagne) enquête et expérimente l’idée de la Consommation Responsable au Guatemala

La Commission interinstitutionnelle de commerce équitable et solidaire*, qui fait partie du Vice-ministère de l’Intégration et du Commerce Extérieur du Ministère de l’Économie, fait face à de nombreux défis afin de faire croître le mouvement du commerce équitable et solidaire au Guatemala.

Continuellement à la recherche de nouveaux alliés, la Commission s’est rapprochée d’Emaús Fundación Social, qui siège au Pays Basque (Espagne), et un accord de collaboration a été signé en juin 2010 entre le Directeur d’Emaús Fundación Social, M. Javier Pradini, et le Vice-ministre de l’Intégration et du Commerce Extérieur du Ministère de l’Économie, Lic. Raúl Trejo. Le but de cet accord est de développer un projet de sensibilisation et d’éducation pour le développement, en visant à faire connaître davantage le commerce équitable et solidaire, à travers l’expérimentation et la prestation de services d’assistance technique.

Emaús Fundación Social, dont le siège se situe au Pays Basque (Espagne), est une organisation à but non lucratif, à caractère social et laïque; elle est associée à Emmaüs International et a pour objectifs:
  • d’améliorer les conditions de vie des personnes se trouvant en situation de pauvreté et/ou d’exclusion ou courant un grave risque de se trouver dans une telle situation, en favorisant et en accompagnant les processus d’intégration socioprofessionnelle et en recherchant le plus haut degré possible d’autonomie.
  • de sensibiliser la société sur les causes, les implications et les solutions possibles face aux problèmes d’injustice, de pauvreté et de développement.

En termes de sensibilisation, Emaús Fundación Social fait la promotion de la consommation responsable, qu’elle définit comme «le choix de produits et de services en se fondant non seulement sur leur qualité et leur prix, mais aussi sur leur impact environnemental et social, et sur le comportement des entreprises qui les produisent». C’est pourquoi l’une de ses lignes d’action est de travailler à la promotion de la consommation responsable par des actions locales et avec une vision globale. Emaús réalise déjà ce travail avec plusieurs organisations du «Sud» (c’est-à-dire de l’hémisphère Sud ou plus précisément de «pays en voie de développement»), qui partagent ce même objectif.

À travers l’accord de collaboration signé, la Commission a reçu une invitation pour qu’une organisation de petits producteurs puisse participer à la Foire de Commerce Équitable de Bilbao, qui s’est tenue du 17 au 21 novembre 2010. Suite à un appel lancé au niveau local, 10 candidatures d’organisations de petits producteurs ont été reçues puis examinées par Emaús Fundación Social. L’heureuse élue fut l’Association Ixcoq'a, qui siège dans le Canton de Tablón, dans le Département de Sololá.

Photo: Artisanes de Ixcoq'a, association Maya qui siège dans le Canton de Tablón, dans le Département de Sololá; après une réunion de travail avec Irune Robles de Emaús et Iván García du Mineco (Ministère de l’Économie)

Ixcoq'a est une organisation qui regroupe 79 femmes mayas, principalement des veuves qui se consacrent à la production de produits textiles à partir du métier à tisser de ceinture, ainsi qu’à la confection de bijoux en perles. Avec les gains générés par la production et la commercialisation de ces articles, l’association appuie l’éducation et la construction de logements pour les associées. De même, cela permet à l’association d’organiser des ateliers sur l’histoire du costume traditionnel de leur village, ainsi que des activités de renforcement de l’estime de soi, en égalité hommes-femmes et sur les droits de la femme. Ainsi, Julia Par représenta Ixcoq'a dans les forums et les discussions programmées dans le cadre de la Foire de Commerce Équitable de Bilbao, lors de laquelle les produits exposés par Ixcoq'a eurent beaucoup de succès auprès du public des visiteurs.

Photo: Julia Par de Ixcoq'a, Guatemala, lors de la Foire de Commerce Équitable de Bilbao

Photo: Julia Par tissant lors de la Semaine de Commerce Équitable de Bilbao, en Espagne

Photo: Julia Par rencontrant à Bilbao les organisations «Femmes du Monde» et «La posada de los abrazos» («L’auberge des câlins»)

Photo: Atelier intergénérationnel avec les organisations Ixcoq'a, La Posada de los Abrazos, Femmes du Monde et Emaús Fundación social - Bilbao, Espagne

Suite à ce premier succès obtenu dans le cadre de la collaboration entre les deux institutions, la Commission a reçu la visite d’Irune Robles, Responsable de la Ligne de Consommation Responsable chez Emaús Fundación Social. L’objectif principal de ce séjour était de réaliser une petite enquête et la collecte d’informations sur les pratiques de consommation responsable au Guatemala. Une collègue d’Irune Robles avait précédemment réalisé un voyage en Inde avec ce même objectif, et au mois d’avril 2011, Irune Robles compléta elle-même ce travail de recherche à travers un voyage au Togo. Une fois réalisée cette collecte d’informations, tant au Pays Basque (Espagne), au Guatemala, en Inde qu’au Togo, l’idée d’Emaús consiste à réaliser un document comparatif qui sera partagé avec les organisations qui l’ont aidée à réaliser ce travail.

Du 22 novembre au 10 décembre 2010, Irune Robles était ainsi en visite au Guatemala, avec cet objectif et plus spécifiquement avec le défi d’apprendre à connaître comment est organisée la consommation responsable dans ce pays, comment opère le mouvement du commerce équitable en lien avec ce thème, de manière à identifier des possibilités d’appui technique et financier pour le futur. Grâce à l’appui de la Commission, 23 institutions et associations de petits producteurs ont été visitées, tant à la capitale qu’à l’intérieur du pays. Entre autres, ces rencontres ont permis à Irune Robles de connaître la réalité de ces organisations impliquées dans le commerce équitable et solidaire, de savoir comment elles travaillent, de connaître leurs forces et faiblesses, ainsi que leurs nécessités en termes de formation, d’administration et de production.

Photo: Réunion avec l’organisation MayaWorks et plusieurs de ses artisanes membres, avec Mirian Otzin, Coordinatrice de MayaWorks (1ère femme à gauche, debout) et Iván Garcia du Mineco (Ministère de l'Économie)

À la fin de ce voyage, Irune Robles partagea son impression que très peu de sensibilisation était faite sur le thème de la consommation responsable dans ce pays. C’est la raison pour laquelle elle a identifié qu’à l’avenir Emaús Fundación Social pourrait donner de la formation aux membres de la Commission sur cette thématique. Ces formations auraient pour objectif de former des formateurs et formatrices au niveau local, avec également l’idée de créer et diffuser du matériel didactique sur la consommation responsable. Comme le mentionne la Fondation sur son site Web, « l’éducation des consommateurs devient une aventure qui invite les équipes éducatives, les associations, les groupes de consommateurs, les institutions publiques... à se poser des questions pertinentes et à créer un environnement qui encourage les gens à trouver leurs propres réponses à ces questions ».

Photo: Atelier sur la consommation responsable avec des organisations de la Fondation Toriello (Guatemala)

Grâce à ce voyage, Irune Robles a pu réaliser son enquête et sa collecte d’informations sur les pratiques de consommation responsable au Guatemala, avec l’appui d’une institution d’État, la Commission interinstitutionnelle de commerce équitable et solidaire. Gageons que le document comparatif qui est en cours de préparation à Bilbao sera d'une grande importance pour guider le travail de la Commission et de ses partenaires guatémaltèques, sur ce thème de la consommation responsable. Irune Robles nous confia finalement qu’il sera indispensable de pouvoir compter sur l’appui de l’administration publique afin d’avoir un impact retentissant avec ce futur projet de sensibilisation à la consommation responsable, comme l’ont prouvé le Brésil et le Pérou dans leurs expériences respectives dans le commerce équitable et solidaire, qui ont démontré que l’appui de l’État était essentiel afin d’atteindre les résultats escomptés sur le plan national.


*Pour simplifier la lecture, elle sera indiquée comme “la Commission” dans le présent texte

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