samedi 17 mai 2014

Super célébration de la Fête des Mères dans le fin fond du Guatemala

C'était par une belle soirée de mai 2014, je me suis rappelé que je pouvais écrire, ça m'était pas arrivé depuis hier ;-) ...et aussi que j'avais un blog, ça m'était pas arrivé depuis 3 ans, et puis le goût d'écrire pareil. Tout ça alors que je sélectionnais une photo pour mon futur cadeau de fête des mères, tu sais les offres qu'on te propose sur Internet vachement bien ciblées, ouais ben j'ai craqué, pis en fait je l'assume, tu sais pourquoi? D'abord parce que c'est pour ma mère qui est en France à des milliers de kms, et ensuite parce que oui j'avoue ça fait maintenant près de 8 ans que je vis hors de France et que je suis exposé au marketing incessant qui fait de nous les gens en Amérique des gens super consuméristes. 

Bah quoi? T'as un problème avec ça? Toi tu consommes pas bien sûr, t'as des directives au fond de ta pensée politique qui t'empêchent de bouffer ou de te faire plaisir? Ouais ben moi je vais te dire, les enfants qui sont dans la prochaine image, tu sais celle que j'envoie à ma mère, figure-toi qu'eux ils souffrent grave de dénutrition pendant que tu bouffes tes chips bien emballés devant ton film du samedi soir... Je veux pas te culpabiliser t'as bien raison d'en profiter (bien que je dois dire que c'est cool d'éviter autant que se peut les emballages de toutes sortes), bref c'est juste mon style un tantinet provocateur, allez tiens je te présente mes amis du village La Travesía à Camotán, département de Chiquimula, Guatemala. 

  

Alors le week-end dernier je suis parti avec ma bande d'amies guatémaltèques les "Alondras" (alouettes en français) et on est justement allés célébrer là-bas la Fête des Mères, pour toutes les mères du petit village de La Travesía situé dans une montagne à l'est du Guatemala, quasiment à la frontière du Honduras, où il faut rouler à la fin en 4x4 pendant 1h pour y arriver parce que le gouvernement n'en a rien à cirer de faire des routes convenables pour ces communautés qui ne produisent pas de pétrole ni de bananes Chiquita. Bon pour sa défense, si on est allés là-bas, c'est justement parce que l'une de mes potes travaille pour un programme national contre la dénutrition, donc il fait quand même un peu son boulot, faut dire que les gens crèvent tellement de faim que ça pourrait lui faire une mauvaise presse si ça se savait, pendant qu'il concède quasi gratos des terres entières aux entreprises minières, entre autres canadiennes, pour qu'elles flinguent la vie sociale et l'environnement d'autres communautés.

Et puis les ONG de la terre entière ne vont pas résoudre tous les problèmes du monde avec le peu de fric qu'on leur alloue actuellement, alors c'est bon de savoir que les pays "en développement" ont leurs propres programmes n'est-ce-pas? Je m'écarte du sujet... Donc avec mes amies on a coupé des gâteaux pour que la centaine de mères et de gens réunis puissent en avoir et souligner la Fête des Mères, t'aurais vu comment ils ont avalé ça et qu'ils s'essayaient à avoir un deuxième morceau (j'avoue que j'ai triché pour certains; tu sais quand le gamin te dit qu'il a 8 ans et qu'il en paraît 4 physiquement...). A un certain moment franchement je me suis demandé si ça pouvait ressembler à ça un festin de piranhas au fond de l'Amazonie... c'est un peu comme les ballons qu'on a accroché pour décorer et qui ont disparu en 30 secondes, faut pas leur en vouloir un ballon c'est tellement chouette à éclater ou à regarder s'envoler... Alors les mamans elles étaient déjà bien contentes, mais quand on a commencé à faire des jeux où elles devaient se déhancher comme Shakira pour gagner le premier prix, je te raconte pas le fou rire général. Tiens je te balance une photo de mes amies qui animaient ça, tu vas kiffer.

  

Comme mon amie Luisa (celle à gauche sur la photo) a eu un don de la Fondation Azteca (de TV Azteca) elle a acheté plein de jouets et de peluches, et on a remis ça aux enfants, oui t'inquiète chacun et chacune des enfants en ont reçu un on a fait ça bien, comme pour les ustensiles de cuisine qu'on a remis aux mamans j'ai oublié de dire, bref les gamins ont commencé à jouer et tu vas me dire: mais ils souffraient pas de malnutrition ou dénutrition ou un truc comme ça les mioches? En effet, mais tu sais quoi, c'était la première fois qu'ils recevaient un jouet, alors ils s'en sont donné à cœur joie que t'as même pas idée! Et le programme contre la dénutrition agit tout de même en parallèle de cette initiative personnelle, alors ils bénéficient déjà d'un appui à ce niveau même si c'est pas parfait, comme je le disais dans un paragraphe précédent. Houp la, je te montre une 'tite photo de la remise des jouets.

  

Là ensuite la nuit est tombée et on est restés cloîtrés dans l'école primaire après avoir bouffé chez Mama Chon, la femme qui est chef de la communauté (système matriarcal, ça marche super bien je te promets). J'ai eu la présence d'esprit de chercher une ampoule dans la classe d'à côté et on a même eu de la lumière! On a rassemblé les tables de l'école et on a dormi dessus à la dure (c'est le cas de le dire). Les mioches sont venus nous dire bonjour à 6h du mat', c'était super sympa, on aurait dit qu'ils voulaient continuer la fête... mais vue l'heure on est quand même allés d'abord se rassasier en déjeunant les œufs et la purée de fèves qu'on avait amenés, chez la fameuse Mama Chon (à gauche sur la photo ci-dessous), qui nous a préparé plein de tortillas, enfin on s'est aussi prêtés au jeu et je dois dire que mes amies sont super balaises pour tortiller (aussi quand elles dansent, mais ça c'est une autre histoire). On a aussi coupé un melon et toute la famille a bien aimé vu qu'ils n'en avaient jamais mangé, le kiff total. :-) 

 

On est revenus à l'école pour finir notre boulot de volontaires en distribuant des balles en plastique aux enfants, là je suis fier j'ai fait une intervention "Égalité Femmes-Hommes" en nous assurant de distribuer des balles autant aux filles qu'aux gars, car oui c'est aussi possible pour une fille de jouer avec une balle, que ce soit pour jouer au foot ou autre chose, qu'on se le dise. On a pris des photos avec tout le monde pour souligner ça et dire à la Fondation Azteca qu'on était super contents d'avoir reçu sa thune, ça ressemble à ça: 

  

Pour finir on a embarqué quelques enfants dans notre pick-up et on est allés se baigner dans la rivière, d'abord pour nous laver, ensuite pour profiter de l'endroit paradisiaque, en sautant dans l'eau depuis des rochers et en jouant à la balle dans l'eau, on était tellement bien qu'on ne voulait plus partir, c'était sans doute un signe puisque sur le chemin du retour on a été bloqués par une manif et qu'on a dû rester une nuit de plus. Ce qui m'a permis de jouer au volley-ball avec les locaux et de prolonger le week-end jusqu'au lundi matin. Même si mon travail officiel m'attendait à la capitale à 5h de route, mais je tiens à vous rassurer j'ai fait des heures sups pour compenser et réaliser les tâches de mon boulot de communicant dans ce projet de prévention de la violence sur lequel je travaille actuellement. Ça fera un autre article, maintenant que je suis en jambe. 

Pour finir, je vous remercie toutes et tous qui appuient financièrement ou autre les activités des ONG et autres entités de votre choix pour des causes qui vous plaisent. Et pour la route je vous adresse une dernière photo pour essayer d'évacuer l'idée romantique que certaines personnes ont de notre travail "humanitaire", en vous montrant qu'il est possible de joindre l'utile à l'agréable! ;-)

 

mercredi 17 août 2011

Portrait d’une caféicultrice guatémaltèque: Carmelina Carranza Díaz

Carmelina Carranza Díaz est une petite productrice de café équitable et biologique du Guatemala, dans le Département du Zacapa. Elle vit entourée de ses sept enfants dans une petite communauté, Capucal Chaguiton, située dans le village de Campanario Progreso appartenant à la Municipalité de La Unión Zacapa.


Sur sa petite parcelle de terre, Carmelina cultive un peu de tout: du café mais aussi des fruits, des légumes, surtout du maïs et des haricots, très prisés par les Guatémaltèques. Elle cultive cette parcelle familiale depuis dix-neuf ans et a visé à diversifier sa production agricole dès ses débuts comme agricultrice, d’abord accompagnée de son mari puis seule avec ses sept enfants à charge. La culture des fruits et légumes sert avant tout à subvenir aux besoins alimentaires de la famille. En termes de gains, elle vend une partie de ses fruits et légumes, notamment plusieurs dizaines de pieds d’orangers par an. Mais c’est le café équitable qui lui rapporte la plus grande partie de ses revenus et lui permet de subvenir aux besoins de toute sa famille. Les caféiers occupent d’ailleurs la majeure partie de son terrain.


Carmelina a commencé à cultiver le café dans le cadre de l’organisation CECAPRO, une association de petits producteurs organisés, basée à La Unión Zacapa et regroupant 160 associé-e-s, dont 104 hommes et 56 femmes. Aujourd’hui, elle est membre du Conseil d’administration de CECAPRO et intervient donc dans les décisions importantes de l’association. Au fil des années, grâce à plusieurs formations et aux services fournis par CECAPRO, elle est passée peu à peu de la culture du café conventionnel au café équitable et même biologique. «Je suis heureuse de travailler dans le cadre du commerce équitable, c’est très intéressant pour nous», confie-t-elle, avant d’ajouter: «l’agriculture biologique nous remplit de satisfaction, car nous savons que cela est meilleur pour notre santé, pour notre famille; de plus, elle nous permet d’économiser sur les frais de production et de préserver la qualité de notre terre».

En effet, avec l’agriculture biologique, Carmelina n’a pas besoin d’acheter de coûteux engrais chimiques ni de pulvériser ses plants avec des matières toxiques et néfastes pour la santé. Au contraire, tout est valorisé sur sa parcelle: les feuilles des arbres et des bananiers, tout comme la pulpe de café, servent à produire du compost, qui sera lui-même utilisé sous forme d’engrais organiques pour ses cultures. Son visage rayonne au milieu de toutes ces plantations, satisfaite de vivre dans un environnement sain tout en réussissant à tirer de bons revenus de sa petite parcelle.


Depuis quelques années, le cours mondial du café est à la hausse, offrant aux caféiculteurs des prix relativement élevés pour leur production. 2011 est une année record pour Carmelina, qui est parvenue à produire près de 800 «quintales» de café vert (fruit du café non transformé), soit près de 37 tonnes ou plus de 81 000 livres, cette récolte lui ayant rapporté environ 200 000 Quetzales (monnaie du Guatemala) soit près de 25 000 Dollars canadiens! S’il n’existe pas vraiment de différence entre le prix du café conventionnel et celui du café équitable, étant donné que le cours mondial du café est actuellement élevé, cependant le fait de produire du café biologique lui permet de gagner un peu plus d’argent. «Même si certains associés n’en sont pas encore convaincus, de notre côté nous nous sommes rendus compte que nous obtenions des prix plus élevés avec notre café biologique, nous savons que c’est le mieux qu’on puisse faire».

En bonne mère de famille, Carmelina investit cet argent principalement dans l’éducation de ses enfants, afin qu’ils puissent faire des études. C’est pourquoi elle est fière de témoigner de leurs succès scolaires: «deux de mes enfants ont obtenu leur diplôme et travaillent déjà, deux autres vont l’obtenir au mois de décembre, j’ai une fille en 5e,...».

Et au-delà des gains de sa famille, la prime de commerce équitable accordée par FLO, qui certifie le café de CECAPRO, permet à l’association de payer les coûts de construction de certaines installations de production, ainsi que des bourses d’études ou des crédits à bas taux d’intérêt pour les associée-e-s ou leurs enfants. Carmelina a ainsi bénéficié de la construction d’un petit lombricomposteur sur sa parcelle, qui lui fournit tout l’engrais organique dont elle a besoin pour ses différentes cultures.

mercredi 6 juillet 2011

Le Symbole des Petits Producteurs accueilli avec succès par les organisations guatémaltèques

Les 9 et 10 juin derniers se déroulait la première grande présentation au Guatemala du Symbole des Petits Producteurs*, dans les locaux d'Aj Quen à Chimaltenango. Cette initiative, organisée par la CLAC** à travers la Coordination guatémaltèque des petits producteurs de commerce équitable (CGCJ), en collaboration avec le CECI et FUNDEPPO, fut couronnée de succès, tant au niveau de la participation que de l'intérêt démontré suite à la présentation.

Les participant-e-s arrivèrent le jeudi 9 juin à midi et furent invité-e-s à prendre le dîner dans le restaurant de l'Association d'artisans Aj Quen, avant de prendre place dans le salon attribué pour cet atelier de deux jours. Au total, 35 participant-e-s (18 femmes et 17 hommes, une égalité presque parfaite!) issu-e-s de 28 organisations firent le déplacement pour assister à cette présentation du nouveau système de certification mis en place par la Coordination Latino-américaine et des Caraïbes des petits producteurs de commerce équitable. Pour l'occasion, la CLAC avait invité le représentant de l'organisation chargée du suivi du Symbole, Jerónimo Pruijn de la Fondation des Petits Producteurs Organisés (FUNDEPPO), à assurer la divulgation du contenu de ce nouveau système de certification.

L'atelier débuta avec l'habituel tour de table des différentes organisations présentes, invitées à faire part de leurs attentes envers l'atelier. Le représentant de FUNDEPPO, assisté pour l'animation de Marvin López García, le Président de la Coordination Guatémaltèque, prit note des différents commentaires et commença par une mise en contexte et une présentation des travaux d'élaboration du Symbole et de leurs récents développements. L'après-midi fut ensuite consacré à l'étude du "Manuel du Symbole", un document-cadre donnant à connaître le processus de certification, ses différents critères, son système d'évaluation et autres détails entourant le label.

La deuxième journée laissa place à des exercices pratiques de mise en situation, afin que les organisations issues des différents secteurs représentés - le café, le miel et l'artisanat - puissent travailler ensemble sur la présentation d'une sollicitation de certification, depuis l'exemple d'une organisation de chacun des secteurs en question. Les difficultées rencontrées furent présentées en assemblée plénière et discutées avec les autres participant-e-s et les animateurs, de manière à clarifier le tout et donner tous les outils et réponses nécessaires afin que les organisations puissent être capables de se lancer dans ce processus de certification.

Le temps de l'évaluation venu, les participant-e-s firent part oralement de leurs commentaires, plus positifs les uns que les autres, laissant tout le monde sur une forte note d'optimisme quant à l'avenir du label; en voici quelques extraits, pour vous donner une idée de l'intérêt suscité chez les petits producteurs : "le Symbole représente une véritable alternative pour notre organisation", "c'est la meilleure chose qui peut nous arriver", "il faut absolument diffuser cette initiative et la faire connaître auprès d'autres organisations", "le côté décentralisé de ce système est une véritable innovation, car son développement nous appartient", "je salue le travail réalisé par les organisateurs", "cela devrait permettre d'unir les petits producteurs, de renforcer le commerce équitable et solidaire au Guatemala", "je veux maintenant aller de l'avant, partager cela avec d'autres personnes", "ce nouveau label nous permettra certainement d'accéder à de nouveaux marchés, ce qui est primordial pour notre organisation".

Enfin, suite à l'évaluation finale de l'atelier, les participant-e-s reçurent chacun leur diplôme, pratique courante au Guatemala après avoir suivi un atelier de formation, ainsi qu'une petite décoration, un pin's du Symbole des petits producteurs. De quoi motiver les troupes à former une grande famille des petits producteurs, à travers leur union dans ce système de certification les mettant en vedette.

*le Symbole des Petits producteurs; afin d'alléger le texte, celui-ci sera mentionné sous l'appellation "le Symbole"
** CLAC: Coordination Latino-américaine et des Caraïbes des petits producteurs de commerce équitable

lundi 30 mai 2011

Emaús Fundación Social de País Vasco-España, investiga y experimenta la idea del Consumo Responsable en Guatemala

La Comisión interinstitucional de comercio justo y solidario*, que es parte del Viceministerio de Integración y Comercio Exterior del Ministerio de Economía, enfrenta varios retos para hacer crecer el movimiento del comercio justo y solidario en Guatemala.

Siempre buscando nuevos aliados, la Comisión se acercó a Emaús Fundación Social con sede en el País Vasco (España) y en Junio del 2010 se firmó un convenio de colaboración entre el Director de Emaús Fundación Social, Sr. Javier Pradini, y el Viceministro de Integración y Comercio Exterior del Ministerio de Economía, Lic. Raúl Trejo. La finalidad de este convenio es desarrollar un proyecto de sensibilización y educación para el desarrollo, orientado a promover un mayor conocimiento del comercio justo y solidario a través de la experiencia y la prestación de asistencia técnica.

Emaús Fundación Social con sede en el País Vasco (España) es una entidad sin ánimo de lucro de carácter social y laica; está asociada a Emaús Internacional y tiene los siguientes objetivos:

  • Mejorar las condiciones de vida de aquellas personas que se encuentran en situación o grave riesgo de pobreza y/o exclusión, facilitando y acompañando los procesos de integración socio laboral y potenciando el mayor grado de autonomía alcanzable.
  • Sensibilizar a la sociedad sobre las causas, implicaciones y posibles soluciones a los problemas de injusticia, pobreza y desarrollo.

Hablando de sensibilización, Emaús Fundación Social promueve el Consumo Responsable, que define como “la elección de productos y servicios no solo en base a su calidad y precio, sino por su impacto ambiental y social, y la conducta de las empresas que lo elaboran”. Así que trabajar en la promoción del Consumo Responsable con acción local y visión global es una de sus líneas de acción, que ya implementa con organizaciones del Sur (es decir del hemisferio Sur o de países clasificados como “en desarrollo”), que comparten este mismo objetivo.

Como parte del convenio de colaboración firmado, se recibió una invitación para que una organización de pequeños productores participara en la Feria de Comercio Justo de Bilbao España, la cual se realizó del 17 al 21 de noviembre del 2010. Después de un proceso de convocatoria a nivel local, se recibieron 10 solicitudes de organizaciones de pequeños productores, las cuales fueron evaluadas por Emaús Fundación Social, habiendo seleccionado a la Asociación Maya Ixcoq’a, con sede en el Cantón el Tablón, en el Departamento de Sololá.

Foto: Artesanas de la Asociación Maya Ixcoq’a, con sede en el Cantón el Tablón, en el Departamento de Sololá, luego de la reunión de trabajo con Irune Robes de Emaús e Iván García de Mineco

Ixcoq’a es una organización que asocia a 79 mujeres mayas, principalmente viudas quienes se dedican a la producción de textiles en telar de cintura y joyería de mostacilla. Con las ganancias generadas por producción y comercialización de estos artículos, se apoya la educación y la construcción de viviendas para las asociadas. Asimismo se puede brindar talleres sobre la historia del traje del pueblo donde habitan, así como actividades para reforzar la autoestima, la equidad de género y los derechos de la mujer. Julia Par representó a Ixcoq’a en los foros y charlas programadas así como en la Feria de Comercio Justo de Bilbao (España), en la cual los productos exhibidos tuvieron mucha aceptación por parte del público visitante.

Foto: Julia Par de Ixcoq’a Guatemala en la Feria de comercio justo de Bilbao-España.

Foto: Julia Par de Ixcoq’a tejiendo en la Semana de Comercio Justo de Bilbao.

Foto: Julia Par con "Mujeres del Mundo" y "La Posada de los Abrazos" (Bilbao-España)

Foto: Taller intergeneracional con las organizaciones Ixcoq'a, La Posada de los Abrazos, Mujeres del Mundo y Emaús Fundación Social. Bilbao.

Después de este primer éxito en el marco de la colaboración entre ambas instituciones, la Comisión recibo la visita de Irune Robles, Responsable de la Línea de Consumo Responsable (para Emaús Fundación Social). El objetivo principal de esta estadía era realizar una pequeña investigación y recogida de prácticas de Consumo Responsable en Guatemala. Ya una compañera suya había hecho un recorrido en India con este objetivo, y en el mes de abril del 2011, Irune Robles completo este trabajo de investigación con un viaje en el país africano Togo. Una vez realizada esta recogida de informaciones, tanto en el País Vasco (España), Guatemala, India y Togo, la idea de Emaús consiste en realizar un documento comparativo que se dará a conocer a todas las organizaciones que los han ayudado a realizar este trabajo.

Del 22 de Noviembre al 10 de diciembre del 2010, Irune Robles estuvo así de visita en Guatemala, con este objetivo y más específicamente con el reto de aprender a conocer como está organizado el Consumo Responsable y como opera el movimiento de Comercio Justo respecto al tema, a efecto de ver las posibilidades futuras de apoyo técnico y financiero. Gracias al apoyo de la Comisión, se visitaron cerca de 23 instituciones y asociaciones de pequeños productores tanto en la ciudad capital como en el interior de la República. Entre otras cosas, estas entrevistas permitieron conocer la realidad de estas organizaciones involucradas en el comercio justo y solidario, como trabajan, sus fortalezas y debilidades, así como sus necesidades en materia de capacitación, administración y producción.

Foto: Reunión en la organización MayaWorks, artesanas asociadas, con Mirian Otzin, Coordinadora (1ª. a la izquierda de pie) e Iván Garcia de Mineco.

Al final de este recorrido, Irune Robles compartió su sentimiento de que había muy poca sensibilización respecto al tema del Consumo Responsable en este país, razón por la cual identificó que en el futuro Emaús Fundación Social podría ver para brindar capacitaciones a los socios de la Comisión. Estas capacitaciones tendrían como objetivo formar a capacitadores locales, con la idea de crear y difundir material didáctico sobre esta temática. Como lo menciona la Fundación en su sitio Web, “la educación del consumo se convierte en una aventura que invita a los equipos educativos, asociaciones, grupos de consumo, administraciones publicas... a buscar preguntas significativas y a diseñar contextos que favorezcan que las personas que construyan sus propias respuestas”.

Foto: Taller de Consumo Responsable con organizaciones de la Fundación Toriello.

Gracias a este viaje, Irune Robles ha podido realizar la investigación y recogida de prácticas de Consumo Responsable en Guatemala, contando con el apoyo de la institución estatal que es la Comisión. Podemos apuntar que el documento comparativo que se está preparando ahora en Bilbao será de una importancia grande para orientar el trabajo de la Comisión con sus socios guatemaltecos, en este tema del Consumo Responsable. Nos confió finalmente que el respaldo de la administración pública sería indispensable para lograr tener impactos interesantes con este futuro proyecto de sensibilización al Consumo Responsable, ya que países como Brasil o Perú han demostrado en sus experiencias respectivas en comercio justo y solidario que el apoyo estatal es imprescindible para tener éxito a nivel nacional.


*Para simplificar la lectura, se denominará como “la Comisión” en el siguiente texto

vendredi 27 mai 2011

Emaús Fundación Social (Pays Basque-Espagne) enquête et expérimente l’idée de la Consommation Responsable au Guatemala

La Commission interinstitutionnelle de commerce équitable et solidaire*, qui fait partie du Vice-ministère de l’Intégration et du Commerce Extérieur du Ministère de l’Économie, fait face à de nombreux défis afin de faire croître le mouvement du commerce équitable et solidaire au Guatemala.

Continuellement à la recherche de nouveaux alliés, la Commission s’est rapprochée d’Emaús Fundación Social, qui siège au Pays Basque (Espagne), et un accord de collaboration a été signé en juin 2010 entre le Directeur d’Emaús Fundación Social, M. Javier Pradini, et le Vice-ministre de l’Intégration et du Commerce Extérieur du Ministère de l’Économie, Lic. Raúl Trejo. Le but de cet accord est de développer un projet de sensibilisation et d’éducation pour le développement, en visant à faire connaître davantage le commerce équitable et solidaire, à travers l’expérimentation et la prestation de services d’assistance technique.

Emaús Fundación Social, dont le siège se situe au Pays Basque (Espagne), est une organisation à but non lucratif, à caractère social et laïque; elle est associée à Emmaüs International et a pour objectifs:
  • d’améliorer les conditions de vie des personnes se trouvant en situation de pauvreté et/ou d’exclusion ou courant un grave risque de se trouver dans une telle situation, en favorisant et en accompagnant les processus d’intégration socioprofessionnelle et en recherchant le plus haut degré possible d’autonomie.
  • de sensibiliser la société sur les causes, les implications et les solutions possibles face aux problèmes d’injustice, de pauvreté et de développement.

En termes de sensibilisation, Emaús Fundación Social fait la promotion de la consommation responsable, qu’elle définit comme «le choix de produits et de services en se fondant non seulement sur leur qualité et leur prix, mais aussi sur leur impact environnemental et social, et sur le comportement des entreprises qui les produisent». C’est pourquoi l’une de ses lignes d’action est de travailler à la promotion de la consommation responsable par des actions locales et avec une vision globale. Emaús réalise déjà ce travail avec plusieurs organisations du «Sud» (c’est-à-dire de l’hémisphère Sud ou plus précisément de «pays en voie de développement»), qui partagent ce même objectif.

À travers l’accord de collaboration signé, la Commission a reçu une invitation pour qu’une organisation de petits producteurs puisse participer à la Foire de Commerce Équitable de Bilbao, qui s’est tenue du 17 au 21 novembre 2010. Suite à un appel lancé au niveau local, 10 candidatures d’organisations de petits producteurs ont été reçues puis examinées par Emaús Fundación Social. L’heureuse élue fut l’Association Ixcoq'a, qui siège dans le Canton de Tablón, dans le Département de Sololá.

Photo: Artisanes de Ixcoq'a, association Maya qui siège dans le Canton de Tablón, dans le Département de Sololá; après une réunion de travail avec Irune Robles de Emaús et Iván García du Mineco (Ministère de l’Économie)

Ixcoq'a est une organisation qui regroupe 79 femmes mayas, principalement des veuves qui se consacrent à la production de produits textiles à partir du métier à tisser de ceinture, ainsi qu’à la confection de bijoux en perles. Avec les gains générés par la production et la commercialisation de ces articles, l’association appuie l’éducation et la construction de logements pour les associées. De même, cela permet à l’association d’organiser des ateliers sur l’histoire du costume traditionnel de leur village, ainsi que des activités de renforcement de l’estime de soi, en égalité hommes-femmes et sur les droits de la femme. Ainsi, Julia Par représenta Ixcoq'a dans les forums et les discussions programmées dans le cadre de la Foire de Commerce Équitable de Bilbao, lors de laquelle les produits exposés par Ixcoq'a eurent beaucoup de succès auprès du public des visiteurs.

Photo: Julia Par de Ixcoq'a, Guatemala, lors de la Foire de Commerce Équitable de Bilbao

Photo: Julia Par tissant lors de la Semaine de Commerce Équitable de Bilbao, en Espagne

Photo: Julia Par rencontrant à Bilbao les organisations «Femmes du Monde» et «La posada de los abrazos» («L’auberge des câlins»)

Photo: Atelier intergénérationnel avec les organisations Ixcoq'a, La Posada de los Abrazos, Femmes du Monde et Emaús Fundación social - Bilbao, Espagne

Suite à ce premier succès obtenu dans le cadre de la collaboration entre les deux institutions, la Commission a reçu la visite d’Irune Robles, Responsable de la Ligne de Consommation Responsable chez Emaús Fundación Social. L’objectif principal de ce séjour était de réaliser une petite enquête et la collecte d’informations sur les pratiques de consommation responsable au Guatemala. Une collègue d’Irune Robles avait précédemment réalisé un voyage en Inde avec ce même objectif, et au mois d’avril 2011, Irune Robles compléta elle-même ce travail de recherche à travers un voyage au Togo. Une fois réalisée cette collecte d’informations, tant au Pays Basque (Espagne), au Guatemala, en Inde qu’au Togo, l’idée d’Emaús consiste à réaliser un document comparatif qui sera partagé avec les organisations qui l’ont aidée à réaliser ce travail.

Du 22 novembre au 10 décembre 2010, Irune Robles était ainsi en visite au Guatemala, avec cet objectif et plus spécifiquement avec le défi d’apprendre à connaître comment est organisée la consommation responsable dans ce pays, comment opère le mouvement du commerce équitable en lien avec ce thème, de manière à identifier des possibilités d’appui technique et financier pour le futur. Grâce à l’appui de la Commission, 23 institutions et associations de petits producteurs ont été visitées, tant à la capitale qu’à l’intérieur du pays. Entre autres, ces rencontres ont permis à Irune Robles de connaître la réalité de ces organisations impliquées dans le commerce équitable et solidaire, de savoir comment elles travaillent, de connaître leurs forces et faiblesses, ainsi que leurs nécessités en termes de formation, d’administration et de production.

Photo: Réunion avec l’organisation MayaWorks et plusieurs de ses artisanes membres, avec Mirian Otzin, Coordinatrice de MayaWorks (1ère femme à gauche, debout) et Iván Garcia du Mineco (Ministère de l'Économie)

À la fin de ce voyage, Irune Robles partagea son impression que très peu de sensibilisation était faite sur le thème de la consommation responsable dans ce pays. C’est la raison pour laquelle elle a identifié qu’à l’avenir Emaús Fundación Social pourrait donner de la formation aux membres de la Commission sur cette thématique. Ces formations auraient pour objectif de former des formateurs et formatrices au niveau local, avec également l’idée de créer et diffuser du matériel didactique sur la consommation responsable. Comme le mentionne la Fondation sur son site Web, « l’éducation des consommateurs devient une aventure qui invite les équipes éducatives, les associations, les groupes de consommateurs, les institutions publiques... à se poser des questions pertinentes et à créer un environnement qui encourage les gens à trouver leurs propres réponses à ces questions ».

Photo: Atelier sur la consommation responsable avec des organisations de la Fondation Toriello (Guatemala)

Grâce à ce voyage, Irune Robles a pu réaliser son enquête et sa collecte d’informations sur les pratiques de consommation responsable au Guatemala, avec l’appui d’une institution d’État, la Commission interinstitutionnelle de commerce équitable et solidaire. Gageons que le document comparatif qui est en cours de préparation à Bilbao sera d'une grande importance pour guider le travail de la Commission et de ses partenaires guatémaltèques, sur ce thème de la consommation responsable. Irune Robles nous confia finalement qu’il sera indispensable de pouvoir compter sur l’appui de l’administration publique afin d’avoir un impact retentissant avec ce futur projet de sensibilisation à la consommation responsable, comme l’ont prouvé le Brésil et le Pérou dans leurs expériences respectives dans le commerce équitable et solidaire, qui ont démontré que l’appui de l’État était essentiel afin d’atteindre les résultats escomptés sur le plan national.


*Pour simplifier la lecture, elle sera indiquée comme “la Commission” dans le présent texte

lundi 9 mai 2011

Le Symbole des Petits Producteurs, un nouveau label pour distinguer les produits équitables des petits producteurs

C'est par un après-midi du mois de décembre 2010, tandis que j'étais à Coban, dans le département de l'Alta Verapaz, que j'entendis parler pour la première fois du "Symbole des petits producteurs". Au départ, j'avais prévu de profiter de ce déplacement dans cette ville pour me rendre au siège de la Coordination guatémaltèque des petits producteurs de commerce équitable, et ainsi rencontrer ses dirigeants. Il s'agissait simplement de faire connaissance et de planifier mes déplacements chez des membres de cette organisation - CODECH, CECAPRO et la FECCEG - dans les mois à venir et dans le cadre de mon mandat.

Marvin López García, Président de cette Coordination* et Enmi Gálvez Moya, Assistante administrative (et Coordinnatrice, dans la pratique), m'accueillirent donc dans leur modeste bureau et commencèrent à me parler des activités de la Coordination et de ses liens avec le RIPESS Amérique latine (Réseau d'économie sociale et solidaire) et surtout la CLAC, Coordination Latino-américaine et des Caraïbes des petits producteurs de commerce équitable. Mais très vite, Marvin m'introduit au concept du Symbole des petits producteurs et me traça les grandes lignes de cette initiative ambitieuse, dont la Coordination porte la responsabilité de la promotion et du développement au niveau du Guatemala. Après plusieurs mois d'étude, de suivi et de promotion de cette initiative, il me revient donc de vous présenter en français la teneur de ce brillantissime projet!

Qu'est-ce que le Symbole des Petits Producteurs?
C'est un label distinctif qui identifie les petits producteurs organisés de l'Amérique Latine et des Caraïbes, et qui permet au consommateur de reconnaître leurs produits au sein du marché. Il représente la haute qualité des produits des petits producteurs organisés, basée sur leur travail en faveur d'une vie digne dans les communautés, des économies locales, de la santé et du respect de l'environnement des producteurs et des consommateurs.

Le Symbole des Petits Producteurs est une initiative qui a été lancée en 2006 par la CLAC***, avec l'appui du mouvement du commerce équitable et de l'économie solidaire de divers continents. En Amérique Latine, le Symbole des Petits Producteurs a officiellement été lancé les 4 et 5 novembre 2010, à l'occasion de la 4ème Assemblée Générale de la CLAC***, qui s'est tenue à San Pedro Sula, au Honduras.

L'image graphique du Symbole des Petits Producteurs représente une maison solide et ouverte à tous, l'équilibre et l'union entre les producteurs et les consommateurs, entre les hommes et les femmes, entre la nature et une vie digne. Ses couleurs représentent la vigueur de la terre, des cultures, d'une nouvelle vie et du coeur.

D'oú vient l'idée de créer ce Symbole**?
Comme l'indique le site Web du Symbole des Petits producteurs, http://www.tusimbolo.org (tu simbolo = ton symbole), cela fait plusieurs décennies que les organisations de petits producteurs des pays défavorisés luttent pour un futur meilleur pour leurs enfants, en faisant la promotion de la production durable et de prix justes. A ce jour, ces organisations se sont consolidées et vendent une large gamme de produits de qualité à travers le monde, au bénéfice de leurs familles et des communautés des producteurs, ainsi que de l'environnement. Rien qu'en Amérique Latine et dans les Caraïbes, les petits producteurs de commerce équitable de 21 pays représentent environ 200 000 familles. Ce nouveau label a donc été créé afin que les organisations de petits producteurs puissent rester compétitives au sein de l'économie mondiale, toujours plus dominée par les entreprises privées de grande échelle. Cette initiative vise aussi à proposer aux petits producteurs un autre système de certification que ceux qui existent déjà, plus accessible financièrement et davantage adapté à leur réalité, et qui favorise leur accès aux marchés du "Nord" comme du "Sud", par la distinction et la promotion de leurs produits grâce à un label (ou "Symbole") qui les représente. En se dotant de ce Symbole, les organisations de petits producteurs souhaitent se positionner sur les marchés par rapport à la qualité et les valeurs uniques de leurs produits et de leur travail.

Les valeurs et principes représentés sont sensiblement les mêmes que ceux qui ont été cultivés et pratiqués durant ces dernières décennies à travers le mouvement du commerce équitable, à savoir la justice économique, le respect de l'environnement, la démocratie participative et la transparence. Une Déclaration de Principes a d'ailleurs été élaborée, dressant la liste de l'ensemble des valeurs promues par le Symbole, qui se distinguent de celles qui prédominent actuellement dans le marché globalisé.


Quels sont les critères de base de ce Symbole?
Les critères de base sont indiqués dans le Cahier des Normes Générales. Il existe tout d'abord un critère lié à la taille de l'exploitation agricole, qui ne doit pas excéder 15 hectares, ou s'il s'agit d'apiculture, 500 ruches maximum par exploitation. Les organisations doivent aussi être constituées de manière légale et être dotées d'une structure organisationnelle démocratique, l'Assemblée Générale devant notamment constituer l'autorité supérieure et le Conseil d'Administration étant chargé du suivi des décisions prises en Assemblée. De plus, des critères tels que la traçabilité des produits et des méthodes de travail, l'interdiction d'employer des enfants, une saine comptabilité et une politique de prix approuvée par l'Assemblée Générale, doivent être respectés au sein des organisations pour qu'elles puissent être certifiées. Il est à noter que ces critères sont en réalité plus nombreux, davantage précisés, détaillés et aussi classifiés en fonction du niveau d'exigence qui s'applique pour chacun d'entre eux. C'est pourquoi je ne m'attarderai pas sur ce point.

Il est également intéressant de souligner que ces critères ont été établis par les représentants d'organisations de petits producteurs eux-mêmes. Ceux-ci ont créé l'organisation FUNDEPPO (la Fondation des Petits Producteurs Organisés), basée aujourd'hui dans la ville de Mexico, afin de s'assurer que le Symbole bénéficie réellement aux petits producteurs, à leurs communautés et aux consommateurs. L'originalité de toute cette initiative est en effet d'avoir été créée, gérée et promue par les pays latino-américains (c'est-à-dire qu'elle trouve son origine au "Sud" et non au "Nord", comme pour le système FLO). Chaque pays a d'ailleurs la charge de veiller au développement du Symbole et au respect des critères élaborés, en lien avec FUNDEPPO et avec le concours d'un organisme national de certification reconnu (Mayacert, dans le cas du Guatemala), qui appuie les démarches de certification et le contrôle des organisations certifiées (audits, etc.). Par ailleurs, le concept du Symbole des petits producteurs est ouvert au reste du monde, c'est-à-dire que des acheteurs du Nord peuvent l'acquérir et l'utiliser pour leur promotion de ces produits, et que ce système de certification est également ouvert aux organisations de pays en développement d'Afrique et d'Asie, des continents avec lesquels les producteurs latino-américains échangent d'ores et déjà, au travers des alliances entre leurs réseaux respectifs.


Quel sont les coûts de ce système de certification?
L'autre originalité de ce système réside dans le coût des démarches de certification et d'inscription annuelle, qui sont bien plus bas que ceux pratiqués notamment dans le système FLO, et qui sont fixés en fonction du nombre de producteurs évoluant au sein de l'organisation. C'est ainsi que le coût de certification de base varie entre 300$ et 450$ (USD), selon que l'organisation compte moins de 100 producteurs (1er cas) ou plus de 1 000 producteurs (2nd cas). Pour une certification complète, des coûts d'évaluation de l'organisme certificateur et d'autres prestations s'ajoutent à ce tarif et peuvent varier selon les pays, mais restent bien en-deçà des tarifs pratiqués par d'autres systèmes. De même, le coût d'inscription annuelle, afin de pouvoir continuer à utiliser le Symbole, s'étale entre 150$ et 750$, toujours selon le nombre de producteurs que compte l'organisation. Enfin, pour les acheteurs le tarif de base (processus rapide de certification) est de 500$, et le coût d'utilisation du label est fixé à 1% de la valeur totale des achats aux petits producteurs.


C'est ainsi qu'en tant que promotteur du commerce équitable, j'ai tout de suite été séduit par cette initiative créée, gérée au "Sud" et visant directement les petits producteurs; et en tant que communicant, j'ai apprécié immédiatement la qualité du design graphique de ce Symbole, en espérant qu'il attire également l'oeil de millions de consommateurs dans les prochaines décennies! Certains diront amèrement "Encore un nouveau label!" et trouveront certainement des critiques à cette initiative venue de la base, mais pour ma part je crois que ce Symbole possède un grand potentiel dans les pays en voie de développement et qu'il pourrait constituer un précieux et sérieux appui pour les petits producteurs marginalisés de cette planète. La grande force de ce label est enfin d'avoir été conçu à la fois pour démarquer les produits des petits producteurs sur la scène internationale mais aussi pour fournir aux consommateurs du "Sud" un symbole leur permettant de reconnaître les produits des petits producteurs de commerce équitable de leur pays, ce qui fait encore cruellement défaut et selon moi freine énormément la progression du mouvement équitable dans les pays en développement.

Reste à voir si cette initiative pourra compter sur des appuis financiers stratégiques, de manière à pouvoir promouvoir le label à grande échelle et en particulier dans de grands médias, et si de nombreuses organisations au "Sud" comme au "Nord" l'adopteront dans les prochaines années, afin de le rendre de plus en plus crédible et visible sur la scène locale comme internationale.


*la Coordination guatémaltèque des petits producteurs de commerce équitable; afin d'alléger le texte, celle-ci sera mentionnée sous l'appellation "la Coordination"
**le Symbole des Petits producteurs; afin d'alléger le texte, celui-ci sera mentionné sous l'appellation "le Symbole"
***CLAC: Coordination Latino-américaine et des Caraïbes des petits producteurs de commerce équitable

vendredi 6 mai 2011

Le tour du Guatemala équitable!

Déjà 8 mois se sont écoulés pour moi au Guatemala soit les 2/3 de mon mandat, le temps passe vraiment trop vite! Durant ces 5 derniers mois, j'ai eu l'occasion de me déplacer à travers le pays à de multiples reprises, grâce à mon mandat de conseiller en communication, et j'ai ainsi eu le bonheur de rencontrer et côtoyer un tas de gens dont le point commun était de travailler sous les principes du commerce équitable et solidaire. Des petits producteurs de café dans les montagnes les plus éloignées aux artisanes de la côte tropicale, c'est un véritable tour du Guatemala équitable que j'ai eu la chance de réaliser! Bien loin de moi l'idée de comparer cela au gigantesque tour du monde d'Éric Saint-Pierre, photojournaliste québécois spécialisé dans le commerce équitable, mais j'avoue avoir souvent pensé à lui et relu des passages entiers de son dernier livre, que je trouve sans cesse plus fabuleux! Pour ceux qui voudraient en connaître davantage sur cet ouvrage, je vous invite à cliquer sur l'image ci-dessous.


Bref, mon tour du Guatemala équitable a commencé dans le département de Chimaltenango, avec trois organisations rassemblant des groupes d'artisan-e-s: AJ QUEN, que vous connaissez déjà, TIKONEL, spécialisé dans le bois et le textile, et MAYA WORKS, qui travaille aussi avec des groupes de tisserandes de la région. Chaque fois, d'importants défis en termes de commercialisation et de communication, pour lesquels j'ai travaillé à leurs côtés. Le résultat: deux stratégies de communication à développer à long terme, deux formations en communication, une en économie solidaire (voir photo ci-dessous), quelques outils de communication et une campagne de pub radiophonique... J'ai aussi appris récemment que TIKONEL avait ouvert une boutique dans leur localité, San Martin Jilotepeque, le genre de nouvelle très motivante lorsqu'on travaille auprès d'un partenaire sur le terrain.


Ceci dit, le manque de fonds est souvent une limite importante pour développer les idées de toutes sortes, ce qui rend le défi d'accès aux marchés d'autant plus ambitieux. De plus, le sous-secteur du "textile de qualité" vit actuellement une crise grave, avec la rareté de la matière première, le fil de qualité répondant aux normes les plus élevées et qu'utilisent nos partenaires... Malheureusement la compagnie Rio Blanco détient le monopole sur ce produit au Guatemala, et avec la montée des prix du coton à l'international, elle vend son fil à des prix de plus en plus élevés. Les organisations d'artisanat équitable ont donc du mal à s'approvisionner, notamment dans les couleurs requises pour leurs collections, et ont de la difficulté à livrer à temps leurs commandes à l'international, en plus de devoir justifier l'augmentation des prix des produits auprès de leurs clients... Or, certaines boutiques d'artisanat équitable du Nord font elles aussi face à d'importantes difficultés financières, et les commandes ont donc déjà diminué en ce début d'année 2011.



Toujours est-il que j'ai poursuivi mes visites du côté du département tropical d'Izabal, chez Ak'Tenamit, au bord de la mer des Caraïbes et sur la rive du Rio Dulce. Ak'Tenamit est une importante organisation spécialisée en éducation, qui offre des programmes d'enseignement en agriculture et en tourisme communautaire à des centaines de jeunes des communautés Q'eqchies' environnantes. Ak'Tenamit possède aussi tout un programme en artisanat, afin de générer des revenus aux mêmes communautés, assez isolées des autres régions du pays. Les deux semaines passées là-bas m'ont permis de connaître d'autres types d'artisans et de produits équitables, fabriqués à l'aide des ressources locales: feuilles de bananiers, bois, noix de coco, tissus, etc. La stratégie de communication développée visait donc à intensifier la promotion de ces produits dans d'autres régions du pays et à l'étranger; mais de graves problèmes à l'interne ont pour le moment retardé la mise en œuvre de celle-ci.





J'ai ensuite poursuivi ma route à la rencontre des petits producteurs de café équitable et bio, appartenant à trois organisations différentes situées dans trois départements distincts. Ces organisations commercialisent toutes leur café à l'international, sous la certification de FLO. Elles appartiennent aussi à la Coordination guatémaltèque des petits producteurs du commerce équitable, qui cultive des liens étroits avec FLO Amérique Centrale et regroupe au total 22 organisations, 17 spécialisées dans le café et cinq dans le miel, autre produit équitable du Guatemala. Tour à tour, j'ai formé le personnel de ces organisations aux concepts de communication et au développement d'actions et d'outils de promotion, pour leur permettre de viser de nouveaux marchés avec leur café.


La première organisation, CODECH, située à plus de 2 000 m dans les montagnes des Cuchumatanes, cultive un café d'altitude très prisé à l'étranger. Quand je suis arrivé pour donner la formation, elle était en train de finaliser la récolte et d'acheminer ses grains de café séchés à la FECCEG, la Fédération de commercialisation de "café spécial" du Guatemala, qui se charge des différents procédés de transformation des grains avant l'exportation, et dans certains cas de la commercialisation de ce café. Le personnel de la FECCEG me reçut d'ailleurs quelques semaines plus tard afin d'assister à cette même formation, avec l'intention de la mettre en pratique au plus tôt pour pouvoir commencer à commercialiser leur café sur le plan national, un marché qui paradoxalement en est encore à ses balbutiements, malgré la qualité et l'importance économique du café pour le pays. La dernière organisation visitée, CECAPRO, dont le siège se situe à l'Union Zacapa dans le département du Zacapa, m'accueillit au cœur de la semaine de fête annuelle de la commune. Connue au pays pour son côté cowboy, je ne fus pas déçu d'assister un soir au défilé et à l'attribution du titre de Miss (Junior; la plus vieille devait avoir 17 ans!) de l'Union Zacapa! La rencontre avec ces caféiculteurs, complètement différents de ceux que j'avais jusqu'alors rencontrés, fut ainsi aussi surprenante que chaleureuse.



Pour terminer ce tour du Guatemala, il me fallait inévitablement passer par la capitale, Guatemala Ciudad. En fait j'y suis passé à de nombreuses reprises lors de ces déplacements, du fait de sa position centrale, ainsi que pour participer à plusieurs réunions. C'est ainsi que j'ai eu l'occasion d'assister récemment à l'Assemblée annuelle de la Coordination guatémaltèque des petits producteurs du commerce équitable, et d'y recroiser une paire de visages connus. Outre les aspects habituels que revêt ce type d'assemblée, je fus quelque peu surpris d'assister à la prière commune et au chant de l'hymne national guatémaltèque par tous les membres présents! Des dossiers brûlants furent aussi traités lors de cette assemblée, tels que les effets des changements climatiques sur la production de miel et de café, ainsi que le lancement d'un nouveau label permettant de distinguer les produits des petits producteurs. Mais il s'agit là d'une toute autre histoire, dont je vous communiquerai les détails très prochainement... En attendant, n'hésitez pas à vous rendre chez Dix Mille Villages (au Canada), Artisans du Monde (en France) ou chez votre distributeur de café préféré, afin de goûter ou tester quelques produits équitables guatémaltèques!